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Les funérailles orthodoxes


Aujourd'hui, la France compterait entre 500.000 et 600.000 baptisés orthodoxes, français d’origine ou nouveaux fidèles venant de l’ancienne Union Soviétique, de Grèce, de Roumanie, des pays issus de l’ancienne Yougoslavie, et du Moyen-Orient. Comme chaque communauté religieuse, les orthodoxes ont leurs propres rites lors d’un enterrement et il est important que les pompes funèbres les respectent.


La mort comme un repos


La résurrection est placé au cœur du message des églises orthodoxes. La mort doit être perçue comme un repos, un sommeil par les proches du défunt. Dans l’Apocalypse selon Saint-Jean, le paradis est présenté comme un jardin de l’esprit enveloppé par la présence de Dieu.


La mort peut suivre deux voies :

  • l’agonie, quand l’esprit ne réussit pas à quitter son enveloppe charnelle

  • la dormition, lorsque le mourant est prêt et s’endort en ayant été préparé

Afin de rejoindre le paradis, les âmes doivent cheminer après la mort pour se dépouiller de toute impureté. Au cours de ce chemin, elles peuvent être amenées à traverser des états infernaux, l’enfer n’étant pas vu comme un état purement définitif.


Durant 40 jours, l'âme continue son ascension vers Dieu. On rend alors plusieurs hommages au défunt : le troisième jour, celui des obsèques, le neuvième jour, le quarantième et enfin, chaque jour anniversaire de la mort, qu’on appelle la « Pannychide ».


La Pannychide est une prière qui sert à aider le défunt dans son voyage. Elle n’est pas uniquement utilisée aux enterrements, on la retrouve également lors du Grand Carême et au moment de la Pentecôte.


Pendant la cérémonie des obsèques


Les pompes funèbres Le Papillon procèdent à la mise en bière en présence du pope. Ce dernier va encenser le corps du défunt, l’asperger d’eau bénite puis demander à Dieu de pardonner au défunt ses fautes. Il bénit le défunt avec sa croix, embrasse celle-ci puis la présente à la vénération de l’assistance. Un ultime baiser est donné à la personne décédée par les personnes qui assistent à la cérémonie.

La veillée funéraire n’est pas obligatoire mais elle est pratiquée la plupart du temps. Il faut attendre trois jours après la mort du défunt, le temps que l’âme se sépare du corps, pour procéder à l’enterrement. Durant ces trois jours, le cercueil doit rester ouvert. Du riz ou du blé, du raisin et un peu de miel est déposé sur une table.


A l’église, le cercueil est disposé de telle sorte que le défunt ait le visage tourné vers le Christ, c’est-à-dire face à l’iconostase. Sur le drap qui le recouvre, de couleur or et non pas noir, on dispose le livre des Evangiles et une icône de la résurrection du Christ.

Chants et prières se succèdent, proclamant à la fois la faiblesse humaine et la certitude de la résurrection, tandis que l’encens répand son parfum.


Les bras du défunt doivent être croisés sur sa poitrine. On pose trois chandeliers au pied et de chaque côté du cercueil. Pour que le défunt soit transféré dans la lumière céleste, les personnes présentes lors de la cérémonie allument des cierges chacun leur tour à la flamme de l’un de ceux qui entourent le cercueil. Le cercueil, lui, est souvent décoré d’une simple croix, sans aucune représentation du Christ (Les Russes utilisent la croix slave à trois branches).


Des prières et chants évoquant la faiblesse humaine et la promesse d'une résurrection viennent accompagner la cérémonie. D'abord, on utilise les prières traditionnelles communes à tous les offices, puis on se sert de prières et chants spécifiques par la suite. Pendant que le cercueil reste ouvert, l'encens se fait sentir dans toute l'Eglise. Les fleurs et les bougies sont très importantes durant la cérémonie parce qu'elles symbolisent l’illumination et l’éclosion de l’âme dans le monde spirituel.


Après la cérémonie, le cercueil peut être refermé, mais dans les pays orthodoxes, on préfère le laisser ouvert jusqu’à l’inhumation pour que les proches puissent y déposer des fleurs quand ils sont au cimetière.

Le prêtre se rend au cimetière avec les fidèles qui le peuvent pour un ultime moment de prière. Le défunt doit être enterré face à l’Orient, où le Christ doit réapparaître à la fin des temps. Les fleurs sont rares, la famille dépose plutôt une poignée de terre sur le cercueil.


Placé au centre de l'allée, le prêtre présente alors la croix à l’assistance afin qu’elle l’embrasse. La sépulture est ornée d’une croix et, en général, d’une icône. Un réceptacle pour une lampe à huile est également posée en dessous de l'icône.


Le rapport au corps


Aucune toilette spéciale n'est prévue pour le défunt sauf s'il s'agit d'une membre du clergé. Cependant, l’Église n'interdit pas les soins de conservation. Par contre, l’autopsie est rejetée à part si la loi la rend obligatoire.


Les orthodoxes refusent le prélèvement d’organes et se montrent particulièrement réservée quant au don du corps à la science.


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